
Résumé :
Sur les hauteurs de Toscane, Louise se voue tout entière à l’écriture de son roman. Un exil volontaire qu’elle savoure loin de Paris et du mari qui l’attend, émancipée du monde. Quand Luca, un jeune homme au charme insolent, réveille son désir, elle s’abandonne à la joie d’une liberté sans concession. Jusqu’à ce qu’un grave accident la rappelle au chevet de son mari…
Mon avis :
C’est bien la première fois que je suis autant déçue par un roman de Philippe Besson. J’ai lutté pour le terminer tellement le personnage principal, Louise, m’irritait, et pourtant c’est un roman très court…
« Pour l’accident lui-même, c’est trop tôt. Elle ne connait pas les circonstances. On les lui racontera. Ça fera un beau chapitre dans un livre. »
On est loin des portraits de femmes sensibles, désorientées, fragiles, que l’on peut voir souvent dans les romans contemporains. Le meilleur parallèle avec ce roman serait Danser au bord de l’abîme, de Grégoire Delacourt. Les histoires sont en effet assez similaires : une femme mariée quitte tout pour le coup de foudre. La suite diffère évidemment mais là où Grégoire Delacourt célèbre une femme (pourtant adultère) en montrant ses faiblesses, ses états d’âmes, et soulignant que les choses ne sont pas toujours aussi simples qu’on pourrait le penser, le tout avec une psychologie très fine, Philippe Besson fait de Louise un monstre d’égoïsme pour laquelle on ne ressent aucune empathie, et à laquelle on ne peut absolument pas s’identifier. La plongée dans les pensées de cette femme m’a vraiment laissée perplexe tant elle est dénuée du minimum d’humanité et de respect de l’autre. J’imagine que c’était voulu, mais je ne comprends pas où l’auteur a voulu en venir. En aucun cas je trouve que le roman célèbre la liberté et l’indépendance de la femme, qui choisirait son propre destin contre vents et marées. À mon sens, c’est juste une égocentrique, point.
Pourtant les personnages détestables sont légion dans la littérature, et j’ai toujours aimé découvrir des facettes psychologiques qui sont éloignées des personnages trop lisses et donc souvent inintéressants. Ce n’est donc pas seulement le fait que Louise soit un personnage peu sympathique qui m’a dérangée je pense. Son portrait est simpliste, de même que celui de François, son mari, d’ailleurs. Il n’y a pas d’aspérités, de complexités. Ni les personnages ni l’histoire ne m’ont touchée.
« Elle n’est pas une personne aimable, n’a jamais cherché à l’être. Et elle se fiche de ne pas être admirable dans l’épreuve. »
À partir de là, il m’était difficile d’apprécier ma lecture en étant à ce point hermétique à l’héroïne. Le style m’a également un peu gênée, alors que c’est ce que je louais dans les autres romans de l’auteur. Il y a notamment une très (trop ?) longue confrontation entre mari et femme, où chaque réplique, parfois même monosyllabique, est assortie d’un commentaire de texte de vingt lignes. J’ai trouvé ça lourd, peu rythmé, et répétitif puisqu’on ne sort jamais du schéma « femme harpie vs homme humilié ». Et humiliation il y a, j’ai vraiment souffert pour le personnage de François, trop attentionné, trop effacé, trop amoureux pour se rebeller un tant soit peu.
Était-ce pour montrer l’égoïsme et la nécessaire solitude de l’écrivain au travail ? Peut-être. J’ai vraiment hésité avant de publier un avis aussi négatif, mais c’est un peu l’objectif du blog, et on ne peut malheureusement pas aimer tous les livres qu’on lit ! Ce n’est que mon ressenti personnel, j’ai pu lire plusieurs critiques plutôt élogieuses. En tout cas ma déception ne m’empêchera pas de poursuivre mon exploration de l’oeuvre de Philippe Besson, dont j’avais tant aimé Les jours fragiles ou encore Un instant d’abandon.
Ma note (1,5 / 5)