Livres et Parlotte #33 – Juin 2022

C’est parti pour l’édition de juin du club de lecture « Livres et Parlotte » ! Pour un rappel du concept et des modalités  : rendez-vous sur cet article.

Une rencontre à Paris sera prévue le samedi 2 juillet à 15h pour ceux qui le souhaitent ; et nous nous retrouvons toujours également sur le groupe Facebook !

Si vous souhaitez rejoindre le club de lecture et participer aux échanges, rendez-vous ici :  https://www.facebook.com/groups/livresetparlotte
Le thème pour juin 2022 est : « Guerre civile espagnole »

Retour en Espagne après la sélection dédiée à Madrid en mai 2021 ! La guerre civile espagnole, qui s’étendit du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939 et opposa les républicains aux nationalistes commandés par Franco, a eu un retentissement colossal en Europe, quelques temps avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Elle a de ce fait énormément influencé la littérature, d’alors et d’aujourd’hui. Certains auteurs ont raconté le conflit lui-même, offrant un témoignage direct, d’un camp comme de l’autre, des atrocités d’une guerre intestine. D’autres se sont focalisés sur ses innombrables conséquences, qui ont durablement marqué la vie d’une nation et de familles entières, à commencer par l’instauration d’une dictature qui durera 36 ans. Afin de constituer cette sélection sur la Guerre d’Espagne, le choix a donc été cornélien compte tenu de la pléthore de romans abordant ce thème à la fois passionnant, crucial pour l’histoire du pays, et profondément dramatique. Mon objectif a donc été avant tout d’alterner les voix, d’Espagne et d’ailleurs, contemporaines ou incarnations des générations futures, masculines et féminines. Comme d’habitude, j’ai privilégié des livres en format poche et (a priori) faciles à trouver.

Afin d’illustrer ce thème j’ai donc sélectionné six romans, dont je vous présente les résumés ci-dessous :

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Pour qui sonne le glas – Ernest Hemingway

Présentation de l’éditeur :

« »Pas d’adieu, guapa, parce que nous ne sommes pas séparés. J’espère que tout ira bien dans les Gredos. Va maintenant. Va pour de bon. Non », il continuait à parler tranquillement, sagement, tandis que Pilar entraînait la jeune fille. « Ne te retourne pas. Mets ton pied dans l’étrier. Oui. Ton pied. Aide-la », dit-il à Pilar. « Soulève-la. Mets-la en selle ».
Il tourna la tête, en sueur, et regarda vers le bas de la pente puis ramena son regard à l’endroit où la jeune fille était en selle avec Pilar auprès d’elle et Pablo juste derrière. « Maintenant, va », dit-il. « Va ».
Elle allait tourner la tête. « Ne regarde pas en arrière », dit Robert Jordan. « Va. » Et Pablo frappa le cheval sur la croupe avec une entrave…»

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Les grands cimetières sous la lune – Georges Bernanos

Présentation de l’éditeur :

 » Le monde est mûr pour toute forme de cruauté, comme pour toute forme de fanatisme ou de superstition « , écrit Bernanos en 1938 au moment de la guerre civile espagnole.
En 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Elle fera plus de six cent mille morts. Bernanos, d’abord séduit par le franquisme, est très vite révolté par la violence de la répression anti-républicaine. De cette révolte naîtront Les grands cimetières sous la lune. Sous la plume de l’auteur du Journal d’un curé de campagne, la tragédie de l’Espagne devient le symbole de la Tragédie du monde. D’un écrit de circonstance, son génie a fait une œuvre universelle.

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Le Monarque des ombres – Javier Cercas

Présentation de l’éditeur :

Un jeune homme pur et courageux, mort au combat du mauvais côté de l’Histoire (la lutte du franquisme contre la République espagnole), peut-il devenir, quoique s’en défende l’auteur, le héros du livre qu’il doit écrire ? Manuel Mena a dix-neuf ans quand il est mortellement atteint, en 1938, en pleine bataille, sur les rives de l’Èbre. Le vaillant sous-lieutenant, par son sacrifice, fera désormais figure de martyr au sein de la famille maternelle de Cercas et dans le village d’Estrémadure où il a grandi.
Que fut vraiment sa vie, quelles furent ses convictions, ses illusions, comment en rendre compte, retrouver des témoins, interroger ce destin et cette époque en toute probité alors même que la gloire et la honte de tout un pays ont changé de camp ?
L’immense écrivain qu’est Javier Cercas affronte ici ses propres résistances pour mettre au jour l’existence du héros fourvoyé, cet ange maudit et souverain dont il n’a cessé, dans toute son œuvre, de dé?er la présence.

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Dans la grande nuit des temps – Antonio Muñoz Molina

Présentation de l’éditeur :

À la fin de 1936, Ignacio Abel, architecte espagnol de renom, progressiste et républicain, monte l’escalier de la gare de Pennsylvanie, à New York, après un périple mouvementé depuis Madrid où la guerre civile a éclaté. Hanté par les récriminations de sa femme, Adela, et taraudé par le sort incertain de ses deux jeunes enfants, Miguel et Lita, il cherche Judith Biely, sa maîtresse américaine. L’auteur le regarde prendre le train qui doit le conduire dans une petite ville au bord de l’Hudson, Reinheberg, et reconstruit au cours d’un époustouflant va-et-vient dans le temps la vie d’Ignacio Abel, fils de maçon, devenu architecte à force de sacrifices, marié à une fille de la bourgeoisie madrilène rétrograde et catholique, déchiré par sa passion amoureuse et par la violence des événements politiques. Au long de ces mille pages d’amour et de guerre, les personnages de fiction mêlent leur vie à celle des hommes politiques et des écrivains de l’époque. 

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La place du diamant – Mercè Rodoreda

Présentation de l’éditeur :

«Sans travail, sans rien en vue, j’ai fini de vendre ce qui me restait : mon lit de jeune fille, le matelas du lit aux colonnes, la montre de Quimet que je voulais donner à Antoni lorsqu’il serait grand. Tout le linge. Les coupes, les tasses, le buffet… Et quand il ne me restait rien en dehors de ces monnaies qui me semblaient sacrées, j’ai fait taire ma fierté et je suis allée chez mes anciens patrons.» Une Catalane, femme du peuple, originaire du quartier de Gràcia à Barcelone, raconte sa vie. Avec délicatesse et discrétion, Natàlia évoque son adolescence, le travail – elle est alors vendeuse dans une pâtisserie du quartier -, son mariage, les maternités, la mort de son mari, milicien dans l’armée républicaine, la guerre civile, la faim, le désespoir, son remariage…
Ce témoignage émouvant par la simplicité d’une vie banale en apparence, mais qui se déroule pendant une époque mouvementée, la guerre civile puis les années noires qui suivent la victoire du franquisme, est considéré comme le chef-d’oeuvre du roman catalan depuis un quart de siècle.

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Le crayon du charpentier – Manuel Rivas

Présentation de l’éditeur :

1936. Dans la cour d’une prison galicienne, peu après le coup d’État de Franco, un jeune peintre anarchiste dessine avec un crayon de charpentier le célèbre Porche de la Gloire de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il prête aux différents personnages bibliques les gestes et le visage de ses camarades de captivité, tous condamnés, comme lui, à être assassinés lors d’une de ces fameuses promenades nocturnes – les sordides exécutions sommaires organisées par les fascistes. Le garde civil Herbal, chargé de surveiller les prisonniers politiques, suit en secret la progression du dessin et, le soir où, sur l’ordre de ses supérieurs, il tire une balle dans la tête de l’artiste, il ne peut s’empêcher de ramasser le crayon. Il est alors bien loin de se douter qu’à chaque fois qu’il le posera sur son oreille, celui-ci lui parlera, comme en son for intérieur, avec la voix de la victime.
Dès lors, l’homme de main des fascistes devra apprendre à vivre avec cet autre qui l’habite. Herbal obéit malgré lui et laisse le crayon écrire la chronique d’une passion inoubliable qui amènera les deux protagonistes à passer par les prisons, les trains de la mort et les camps d’internement.

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Le vote est à présent terminé, et voici le roman choisi par 25,7% des votes :

La place du diamant, de Mercè Rodoreda

 

N’hésitez pas à participer à la lecture commune sur les réseaux sociaux avec le hashtag #clublecturelivresetparlotte !

À bientôt !

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