
Ingram et Rae sont en voyage de noces sur un voilier en plein milieu de l’océan Pacifique. Ils prennent leur temps, d’autant que l’océan est d’un calme plat, sans aucun souffle de vent pour les faire avancer. Un matin, ils aperçoivent un autre bateau qui semble en détresse, puis un jeune homme, Hughie Warriner, qui approche dans leur direction à bord d’un canot de sauvetage. Épuisé, il leur raconte que ses compagnons de voyage, sa femme et un couple d’amis, sont morts d’une intoxication alimentaire, que leur voilier prend l’eau depuis des jours et que leur radio est hors d’usage. Ingram se méfie de son récit incohérent et décide d’aller jeter un oeil sur place. À bord il ne peut que constater l’eau qui s’accumule, et trouve enfermés dans une cabine une femme et un homme, visiblement blessé. Le temps de remonter sur le pont pour avertir sa femme, Hughie l’avait déjà assommée et mis les gaz du voilier, abandonnant Ingram à son sort.
« La vaisselle se déplaçait légèrement dans l’arrimage au-dessus de l’évier. Une poutre craqua. Il faisait chaud. Et c’était toujours le calme plat. »
Voilà en peu de mots les premiers moments de ce thriller à couper le souffle, impossible à lâcher jusqu’à la dernière ligne. La suite n’est qu’une série de rebondissements, à mesure qu’on se demande comment Ingram va s’en sortir sur un bateau qui prend l’eau en compagnie de deux inconnus qui n’ont pas encore raconté leur version de l’histoire ; et comment Rae va réagir lorsqu’elle se rendra compte qu’elle est seule avec un fou psychotique, s’éloignant irrémédiablement de son mari à mesure que les heures s’écoulent. Tous les personnages ont leur lot de révélations à livrer dans ce double huis clos angoissant, tandis que le temps passe inexorablement sous un soleil brûlant et sur une mer d’huile qui ne laisse voir aucune terre à l’horizon. Les scènes de navigation sont exceptionnelles, même pour la profane que je suis, et la lecture se déroule suspendue au moindre souffle de chacun des personnages de ce roman noir terriblement efficace.
Ma note (4 / 5)
Éditions Gallmeister, traduit par Laura Derajinski, 28 mai 2020, 272 pages
Ce livre le paraît pationnant avec une intrigue.
Un roman qui me plaît par avance. Merci pour la découverte.