Les sept morts d’Evelyn Hardcastle – Stuart Turton

Ce roman est du pur génie, brillant d’ingéniosité et d’originalité. Il me paraît impossible d’en donner un résumé sans dévoiler les brillantes ficelles mises en place par l’auteur, qui représentent tout l’intérêt du roman. Gare donc aux spoilers qu’on peut trouver un peu partout !

« – C’est comme si une partie de vous était perpétuellement attirée par l’abîme.
– Êtes-vous en train de dire que je dois devenir quelqu’un d’autre pour m’échapper ?
– Je dis que tout homme est dans une cage qu’il a lui-même fabriquée. »

Au tout début du roman, un homme, notre narrateur, se réveille dans la forêt. Il a perdu la mémoire, bien qu’un prénom lui trotte dans la tête : Anna. Sans aucun souvenir de son passé, sans parler de la veille même, il aperçoit une femme courir entre les arbres, puis son poursuivant, et enfin un coup de feu. Terrorisé, il va petit à petit retrouver son chemin vers la demeure de Blackheath, où il fait partie des invités. En effet, Lord et Lady Hardcastle donne un grand bal masqué, et la maison est pleine à craquer d’aristocrates et de domestiques, tentant vainement de redonner vie à une maison délabrée et marquée par les tragédies. Et c’est à nouveau un drame que va devoir empêcher le narrateur, un meurtre devant avoir lieu le soir même, à 23 heures, sous peine de devoir revivre la même journée, encore et encore, jusqu’à ce qu’il parvienne à démasquer le coupable.

« Chaque fois que j’ai essayé de changer les événements d’aujourd’hui, j’ai fini par devenir l’architecte du malheur que je tentais d’empêcher. »

Voilà le peu que je peux vous dévoiler de l’intrigue à ce stade. L’auteur multiplie les rebondissements, et la construction du roman apparaît progressivement, ainsi que les raisons pour lesquelles le narrateur semble coincé dans une boucle temporelle. C’est un véritable Cluedo doublé d’un jeu d’échecs qui se met en place, tandis qu’il avance à tâtons dans cette journée diabolique. Cherchant des alliés, menacés par des ennemis dont il ne comprend pas les motivations, son cheminement va être aussi chaotique que palpitant.

« Si ce n’est pas l’enfer, le diable prend à coup sûr des notes. »

J’ai adoré ce roman incomparable et terriblement astucieux, impossible à lâcher avant d’avoir eu toutes les réponses, qui arrivent au compte goutte et semblent toujours appeler plus de questions. L’atmosphère avait de plus tout pour me plaire : un grand manoir perdu dans la campagne anglaise, qui devient le lieu maudit où meurtres et secrets sont profondément enfouis. L’auteur maîtrise son roman à la perfection du début à la fin, pour une lecture irrésistiblement addictive !

Ma note 4.5 out of 5 stars (4,5 / 5)

 

 

 

Éditions 10/18, traduit par Fabrice Pointeau, 11 juin 2020, 598 pages

16 commentaires sur “Les sept morts d’Evelyn Hardcastle – Stuart Turton

  1. Bonjour, Je suis d’accord avec toi c’est un roman passionnant, addictif. On a vraiment envie de poursuivre la lecture pour connaître la fin, même si, au début, la construction du livre est surprenante. A bientôt

  2. Un roman dont je n’avais pas entendu parler, mais qui a l’air très prenant ! Je l’ajoute à ma wishlist !! Merci pour cette découverte.

  3. Pas accroché du tout… l’idée est formidable mais j’ai trouvé que les personnages sont trop caricaturaux et je n’ai pas réussi à m’y attacher. J’ai vraiment lutté pour le finir. Dans le même esprit j’ai adoré une vie après l’autre de Kate Atkinson, pas tout à fait la même chose mais le principe du personnage qui renaît m’y fait penser

    1. J’ai l’impression que les avis sont très tranchés sur ce roman, on adhère ou pas !

  4. Merci pour ton article, je l’ai lu sur ta recommandation et j’ai beaucoup aimé, dur de le lâcher ! La chute finale me donne presque envie de faire une 2e lecture, c’est dire. Et en plus la couverture est superbe. Je le recommanderai également.

    1. J’ai failli enchainer avec une seconde lecture aussi pour voir ce que j’avais raté !

  5. Pas accroché du tout. J’ai failli abandonner. J’ai tenu par amour propre ! Pour moi, ni queue ni tête ! Libérés de quoi ?

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