La Dame au linceul – Bram Stoker

Après mon enthousiasme sans bornes pour le chef d’oeuvre incomparable qu’est Dracula, je poursuis mon exploration de l’œuvre de Bram Stoker avec ce court roman qui promettait bien des mystères.

« Là, sur la terrasse, dans la clarté lunaire maintenant plus intense, se tenait une femme vêtue d’un linceul trempé qui ruisselait sur le marbre »

À la mort de son oncle, le jeune Rupert Sent Leger, féru de surnaturel et de spiritisme, hérite d’un château dans la région des Montagnes Bleues, au bord de l’Adriatique. La population locale est sur le qui-vive, redoutant une nouvelle guerre avec les Turcs, et les rumeurs vont bon train sur une mystérieuse femme errant la nuit dans un linceul blanc. Rupert fait de son mieux pour être intégré dans son nouveau pays et pour participer à l’effort de guerre, mais son attention est rapidement distraite par les visites nocturnes de celle qu’il surnommera la Dame au linceul. Elle frappe à sa fenêtre à la nuit tombée, frissonnant dans son linceul humide et faisant l’aumône d’un peu de repos et de chaleur. Pétri de  superstitions, subjugué par la beauté de cette femme qu’il soupçonne d’être un vampire, il en tombe amoureux et est décidé à tout faire pour l’arracher à son enfer.

« La dernière chose que je vis fut l’éclat d’un visage blanc dans l’obscurité, la flamme de ses yeux, tandis que la silhouette s’évanouissait dans le cercueil exactement comme une brume ou une trainée de fumée qu’une brise dissipe. »

Après un début assez lent, les premières apparitions de cette énigmatique Dame au linceul étaient prometteuses. Mais bien qu’on retrouve la splendide plume du romancier irlandais et une atmosphère délicieusement gothique, ce petit roman a un goût d’inachevé comparé à Dracula. Le dénouement est rapide et insatisfaisant, et la profusion initiale de détails sur le lieu, la population et la dame en elle-même n’est finalement que peu exploitée, ce qui est assez déroutant. Un joli petit roman d’atmosphère, sans plus.

Ma note 3 out of 5 stars (3 / 5)

Éditions Actes Sud, traduit par Caroline Doizelet, janvier 1996 210 pages

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