Slade House – David Mitchell

Résumé :

Prenez la route après le pub, suivez la ruelle aux murs de brique. Si les conditions sont réunies, vous devriez trouver l’entrée de Slade House. Une inconnue vous y accueillera, et vous proposera d’y entrer. Au début, vous n’aurez pas envie d’en partir. Ensuite, vous vous rendrez compte que partir est impossible… Tous les neuf ans, les habitants de la maison – un frère et une sœur – proposent à quelqu’un de les rejoindre – quelqu’un de différent, de solitaire : un enfant précoce, un policier fraîchement divorcé, un étudiant timide. Mais que se passe-t-il vraiment à l’intérieur de Slade House ? Pour ceux qui le découvrent, il est déjà trop tard…

Mon avis : 

Une histoire de fantômes ? Il n’en faut pas plus pour que je me précipite, surtout avec l’arrivée de l’automne. Le moins qu’on puisse dire, c’est que celle-ci est originale. Pas de vieille bâtisse victorienne grinçante, pleine de courants d’air et de murmures. Pas d’histoire familiale recélant secrets et mystères, jusqu’au fantôme hantant les lieux et angoissant les habitants. Chez David Mitchell, les choses sont plus modernes, plus scientifiques, plus inattendues.

Il s’agit en réalité d’une succession d’histoires courtes, espacées chacune par 9 années, racontées à la première personne du singulier et suivant le même schéma narratif. En 1979, Nora et son fils Nathan se rendent à un récital de musique chez une comtesse dans la belle demeure de Slade Alley. Ils n’en ressortiront jamais. Et ainsi de suite en 1988 avec un policier aigri et divorcé, en 1997 avec une jeune étudiante mal dans sa peau, en 2006 avec une journaliste qui cherche sa soeur, et enfin en 2015. À l’origine de ces mystérieuses invitations, un frère et une soeur, Jonah et Norah Grayer, qui attirent leurs différents invités dans cette maison cachée, qui défie toute géographie et toute logique architecturale, et dont l’unique accès est une petite porte métallique noire qui apparaît et disparaît de façon fort opportune. Que deviennent ces invités une fois entrés ? Il faudra lire le roman et parcourir le labyrinthe pour le découvrir.

J’ai trouvé le début très réussi mais l’ennui, dû à la répétition, a peu à peu remplacé la fascination, alors qu’on en apprend pourtant de plus en plus sur l’histoire des jumeaux Grayer et sur le fonctionnement de cette maison qui agit tel un gigantesque trou noir. Il y a un côté trop systématique, trop monotone dans cette série de disparitions, et je n’ai pas ailleurs pas été séduite par l’atmosphère du roman. Les explications finales, philosophico-scientifiques, aux phénomènes se déroulant dans le récit ont finit de sceller ma perplexité. Je crois préférer de très loin les histoires de fantômes plus « classiques », notamment les victoriennes, même si je reconnais l’ingéniosité de ce pastiche. Slade House est à n’en pas douter un récit fantastique mais je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’une histoire de fantômes. J’ai cru comprendre que ce roman se situait dans le même univers romanesque que l’un des romans antérieurs de l’auteur, L’âme des horloges, ce qui explique peut-être aussi quelque peu ma difficulté à adhérer à la logique de l’histoire.

Ma note 2.5 out of 5 stars (2,5 / 5)

 

 

 

Éditions de l’Olivier, traduit par Manuel Berri, 6 juin 2019, 272 pages

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