Hors Saison – Basile Mulciba

Yann, un jeune homme d’une vingtaine d’années, choisit de tout quitter, sa ville portuaire, ses parents, sa petite-amie, et ses études de médecine, pour devenir saisonnier dans une station de ski. Ses motivations sont obscures, son désir de s’échapper envahissant. Il est accueilli sur place par Hans, le propriétaire d’un vieil hôtel hérité de son père, puis par les locaux et autres saisonniers, qui lui font rapidement une place dans leur petit groupe. Mais très vite, l’ambiance enthousiaste et bon enfant se tend : la neige n’est pas au rendez-vous. Les semaines passent, puis les mois, sans qu’un seul flocon ne tombe. Dès lors la morosité envahit tout, et peu à peu tout le monde part chercher la neige ailleurs, baissant le rideau. Yann, lui, ne peut s’arracher à ce lieu, et décide de rester.

Voilà un premier roman prometteur, à l’atmosphère envoûtante. Le lecteur est entrainé aux côtés de Yann dès les premières pages durant ce voyage en train au cours duquel les péripéties s’enchainent, et qu’il poursuit coûte que coûte, convaincu que quelque chose l’attend à l’arrivée. Dans un monde où plus rien ne se passe comme prévu, y compris le rythme des saisons, les personnages puisent dans leurs relations aux autres et dans ces paysages à couper le souffle, dont ils sont seuls à profiter. Mais l’angoisse du lendemain n’est jamais loin, l’absence de neige ne pardonne pas dans ces petites stations où tout tourne autour de quelques mois d’hiver, et dont l’économie menace de s’effondrer, laissant la place à des villes fantômes, perdues en pleine nature. Séduit par les lieux ainsi que par l’isolement et la solitude que les circonstances permettent, Yann, ce jeune homme un peu perdu, sans but, sans repère et presque sans attaches, saisira peut-être cette occasion offerte d’explorer ses désirs profonds.

Un roman d’apprentissage intime et sensible, tout en finesse et pudeur.

Éditions Gallimard, 24 août 2023, 208 pages 

2 commentaires sur “Hors Saison – Basile Mulciba

  1. L’ambiance de ce roman, telle que tu la décris, me tente beaucoup. En plus le roman a l’air assez court. Alors, qui sais, peut-être arriverai-je à le glisser entre deux lectures.

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