Huit crimes parfaits – Peter Swanson

Je ne lis pas énormément de romans policiers, mais j’adore quand ils sont aussi bien ficelés que ceux de Peter Swanson, qui rend dans ce roman un véritable hommage au genre.

« Les livres sont comme des voyages dans le temps. Tous les vrais lecteurs savent cela. Mais ils ne vous ramènent pas seulement à la période où ils ont été écrits, ils peuvent aussi vous ramener à d’autres versions de vous-même. »

Malcolm Kershaw est un libraire spécialisé en littérature policière. C’est un homme très seul, dont la femme est décédée plusieurs années auparavant dans un accident de voiture, et qui se contente depuis de vivoter, s’occupant de sa librairie et réduisant les relations sociales à un minimum. Un jour il est contacté par un agent du FBI, Gwen Mulvey, qui s’interroge sur la ressemblance troublante entre certains meurtres inexpliqués, et une liste établie par Malcolm sur le blog de la librairie à ses débuts, intitulée « Huit crimes parfaits ». Cette liste regroupait ainsi huit romans, d’auteurs tels Agatha Christie, Donna Tartt, Patricia Highsmith ou encore James McCain, dans lesquels le crime avait été parfaitement accompli puisqu’insoluble. Gwen est persuadée que les meurtres reproduisent un à un ceux des huit romans, et demande à Malcolm de l’aider dans son enquête. D’abord intrigué, ce dernier comprend peu à peu que les meurtres ont un réel lien avec lui, et se met en tête de découvrir le tueur.

« Peut-être toutes ces années passées dans des univers fictifs bâtis sur la tromperie avaient-elles biaisé ma vision des choses, mais à dire vrai, je ne faisais pas plus confiance aux narrateurs qu’aux gens réels. On ne nous dit jamais toute la vérité. »

Au-delà de l’idée d’un tueur reproduisant les crimes de la littérature, qui, bien que pas totalement novatrice, est déjà excellente en elle-même et donne envie de se (re)plonger dans tous les romans évoqués, l’auteur introduit surtout avec brio un narrateur peu fiable, Malcolm, qui laisse à dessein des zones d’ombre dans son récit. Il dévoile au compte-goutte certains éléments de sa vie privée, et on s’aperçoit rapidement qu’elle joue un rôle crucial dans l’affaire.  Si comme souvent avec ce genre de roman, la fin m’a quelque peu déçue, l’ambiance du récit est parfaitement retranscrite, nous enveloppant dans ce froid d’un hiver à Boston, aux côtés d’un personnage complexe et intriguant. Peter Swanson multiplie les rebondissements et dose parfaitement le suspense, rendant son livre absolument impossible à lâcher.

Ma note 4 out of 5 stars (4 / 5)

Éditions Gallmeister, traduit par Christophe Cuq, 3 février 2022, 336 pages

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