
Résumé :
Dans le paisible village de Mellstock, à la veille de Noël, l’arrivée d’une nouvelle institutrice est au cœur de toutes les conversations. Sans que nul l’ait encore vue, Fancy Day, une enfant du pays, fait déjà tourner les têtes des célibataires du comté.
« Les étoiles blanches brillaient par instants d’un éclat plus vif et leurs lueurs vacillantes ressemblaient alors à des battements d’ailes. »
Mon avis :
J’avais très envie de retrouver la plume de Thomas Hardy et son incroyable talent de peintre du monde rural anglais. L’histoire se déroule cette fois encore dans le comté imaginaire du Wessex, plus précisément dans le petit village de Mellstock, où les villageois doivent faire face à de grands bouleversements : un nouveau vicaire, jeune et beau, vient d’arriver, ainsi qu’une nouvelle institutrice, et surtout, drame entre tous, le vieux choeur va être remplacé par un harmonium. Une tradition qu’ils redoutent de perdre, le choeur, composé, de chanteurs et d’instruments à corde, rythmant la vie du village. Le soir de Noël est ainsi l’événement le plus important, la nuit où le choeur passe offrir sa musique de maison en maison. Ce sera le dernier Noël puisqu’ils se voient contraints d’être remplacés par une organiste, Mrs Fancy Day elle même. Celle-ci fera tourner les têtes, en particulier celle de Dick qui tombe immédiatement amoureux d’elle et qui, tout au long des mois pendants lesquels se déroule le récit, va tenter de la charmer en dépit des nombreux défauts de la jeune fille.
On est en effet assez perplexe devant ce personnage, si en contraste avec les autres, essentiellement des hommes du village, simples, honnêtes, généreux. On pourrait se dire que c’est parce qu’elle est éduquée, mais en réalité, elle est surtout incroyablement frivole et vaniteuse, ravie de l’effet que ses toilettes causent sur la gent masculine. Le contraste est encore plus net avec Dick, gentil, attentionné, et dont on se demande tout au long du roman s’il va finir par en être rebuté ou si l’amour est véritablement aveugle.
« Vous agissez comme si l’amour était une chose dont on peut se servir un temps, puis mettre de côté provisoirement comme un simple caprice. »
Ce roman, l’un des premiers de l’auteur, est une ode à la campagne, au monde rural, quoique non dénué d’ironie. Le récit s’intéresse à l’évolution de l’Angleterre rurale au 19ème siècle, au travers d’un petit village qui tente de résister face à la modernité et aux éléments extérieurs. Il s’articule autour des quatre saisons, chacune offrant leur palette de couleurs et de senteurs caractéristiques. On y trouve une brochette de personnages hauts en couleur et pittoresques. Les situations cocasses se multiplient, frôlant parfois un peu le burlesque. Un roman assez court, avec des chapitres très rythmés et agréables à lire, nous replongeant dans l’univers champêtre de Thomas Hardy, même si on est très loin de la richesse et de la profondeur de l’intrigue et des personnages de Loin de la foule déchaînée dont je vous parlais il y a quelques semaines.
Ma note (3,5 / 5)