Les fratries en littérature

Dans la lignée de la thématique mensuelle du club de lecture, j’avais envie de vous proposer une sélection de livres mettant en scène des fratries. Haine ou amour, rivalités ou socle inviolable, certains romans explorent la dynamique fraternelle au sein de la famille, d’autres s’intéressent exclusivement aux soeurs, d’autres encore exclusivement aux frères, soulignant les particularités des différentes relations. J’espère que cette petite liste vous inspirera pour vos prochaines lectures !

Les quatre filles du Docteur March – Louisa May Alcott

Impossible en évoquant les célèbres fratries littéraires de ne pas penser à ce grand classique américain. Au coeur d’un Massachusetts en pleine guerre de Sécession, quatre soeurs grandissent sous le regard bienveillant de leur mère et dans l’attente du retour de leur père parti comme aumônier au front. Il y a Meg, l’aînée romantique ; Jo le garçon manqué ; Beth la timide ; et Amy, la petite dernière, quelque peu superficielle et frivole. De petits en grands événements, elles imaginent leur avenir, apprenant parfois durement les leçons de la vie, puisant leurs forces dans cette famille incroyablement soudée et leurs voisins aimants. Célébrant l’amour familial, abordant avec pudeur les errements de l’adolescence, ou questionnant ouvertement la place des femmes dans la société, ce roman n’a rien perdu de sa superbe.

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Nous avons toujours vécu au château – Shirley Jackson

Dérangeant, étrange, sinistre, malsain, oppressant, fascinant… Difficile de résumer ce petit bijou de la littérature gothique ! Les deux soeurs Blackwood vivent en recluses dans une grande demeure en compagnie de leur vieil oncle Julian. Pourquoi sont-elles à ce point haïes des villageois ? Pourquoi refusent-elles de sortir ? Le récit, raconté à la première personne par l’une des soeurs, est lent et sinueux. Il ne faut pas s’attendre à de grands sursauts, mais plutôt à une sensation de malaise grandissant tout au long de la lecture, qui devient obsédante. C’est le roman d’atmosphère par excellence !

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Le Prince des marées – Pat Conroy

Alors que sa soeur jumelle Savannah est hospitalisée après sa troisième tentative de suicide, Tom se précipite à son chevet à New-York. Il fait la connaissance d’une psychiatre, et entreprend de lui raconter la longue et tortueuse histoire de la famille Wingo, dans l’espoir que s’y cachent les indices qui contribueront à sauver Savannah d’elle-même. Une histoire enracinée dans le Sud des États-Unis, et plus précisément sur une petite île de la Caroline du Sud. Coincés entre un père pêcheur de crevettes, violent et irascible, et une mère trop jolie pour supporter son destin, reportant ses frustrations sur ses enfants, Tom grandit en osmose complète avec Savannah et leur frère ainé Luke. Une histoire aussi belle que profondément tragique, avec en son centre ces trois enfants, leur lien indéfectible et leur incroyable résilience.

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À l’est d’Eden – John Steinbeck

Restons aux États-Unis avec ce classique de Steinbeck, dont la trame narrative est entièrement élaborée autour de la dualité entre Bien et Mal, incarnés plus particulièrement par deux frères, génération après génération, tels Caïn et Abel revivant sans cesse leur lutte fraternelle à travers l’Histoire. Il y aura d’abord Adam et Charles, montés l’un contre l’autre par un père cruel et tyrannique, puis Caleb et Aron, des jumeaux aussi dissemblables que possibles, qui rejoueront la tragédie de leurs pères… Un roman aux proportions mythiques dans lequel John Steinbeck raconte l’histoire de sa famille, de la vallée de la Salinas, mais aussi un bout d’histoire américaine dans cette ère de grands chambardements, entre révolutions industrielles et guerres.

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Avec toutes mes sympathies – Olivia de Lamberterie

Olivia de Lamberterie raconte la difficulté à poursuivre sa vie alors que son frère a cessé la sienne, à se replonger dans la même routine que ce terrible « avant », alors que le sens de tout a été modifié. Elle met des mots sur les quelques semaines qui ont précédé le suicide, celles où tout le monde espérait encore que tout irait mieux ; ainsi que sur celles qui l’ont suivi, où les questions innombrables se disputent à l’insondable tristesse. L’auteure dessine les contours de son enfance, raconte sa famille, cette smala immense et si hétéroclite, ces liens incroyables qui se tissent entre les êtres avec, malgré tout, une certaine légèreté, un certain humour, et surtout une grande tendresse. Bouleversant et salvateur.

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Les Thibault – Roger Martin du Gard

Tout commence par deux frères : Jacques, fougueux, intransigeant, entier, et Antoine, son ainé de neuf ans, médecin, l’opposé de son frère, raisonnable et obéissant. Entre l’ainé et le cadet, c’est une tendresse distante, mais aussi un gouffre d’incompréhensions. De 1905 à 1918, tandis que l’Histoire s’ébranle et que la Première Guerre mondiale se précipite, leurs chemins se sépareront souvent, et pourtant avec quelle force leur relation est dépeinte, cet amour pudique et tendre, leurs disputes inévitables ne durant pas face à leur besoin viscéral l’un de l’autre. Chacun fera son épreuve de la vie, connaitra l’amour, les épreuves, le deuil, l’ambition, le sens de l’honneur ; chacun aura droit à sa révélation profonde sur l’existence  qu’il a mené. Cette saga est un chef d’oeuvre !

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Pierre et Jean – Guy de Maupassant

Un très joli petit roman de Maupassant autour de la rivalité fraternelle, faite de jalousie et d’incompréhensions. Pierre et Jean sont aussi différents que possibles, tant physiquement que psychologiquement, l’un brun, l’autre blond, l’un tourmenté, l’autre sensible et doux. Lorsque l’héritage colossal d’un ami de la famille revient entièrement à son frère cadet, Pierre s’interroge sur cette injustice, déterminé à mener l’enquête, quitte à déterrer de vieux secrets.

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La Maison des Hollandais – Ann Patchett

Après le départ de leur mère, Danny et sa soeur Maeve se retrouvent seuls avec un père distant et froid, dans une immense maison à l’architecture excentrique. Maeve, bien plus âgée que son frère, prend alors les rênes de la maisonnée, devenant une figure maternelle pour Danny, choyé et heureux. Cette harmonie fragile vacille le jour où leur père épouse Andrea, une femme qui semble bien plus intéressée par la vie de faste au sein de la célèbre maison que par ses habitants. Les choses vont de mal en pis, jusqu’au drame qui signera la fin de l’insouciance. Devenus adultes et plus inséparables que jamais, frère et soeur ont pris l’habitude de venir observer la Maison des Hollandais, ressassant les souffrances du passé…

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Orange amère – Ann Patchett

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la romancière aime s’attarder sur les familles dysfonctionnelles, les disséquant jusqu’à l’os avec une finesse et une précision exceptionnelles. Les vacances d’été sont compliquées pour les enfants Keating et les Cousins. Le coup de foudre entre Beverly Keating et Bert Cousins, tous deux mariés chacun de leur côté, n’est que le premier de nombreux effets papillons de cette histoire. Les enfants sont contraints de s’adapter à une toute nouvelle situation, et notamment à une fratrie totalement recomposée, et trop souvent livrée à elle-même. Entre passé et présent, d’une épreuve à l’autre, Ann Patchett livre un roman magnifique et très mélancolique sur la famille dans tous ses aspects, y compris les moins reluisants.

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Face au vent – Jim Lynch

L’histoire émouvante d’une famille unie sur trois générations autour d’une même passion : la voile. Les deux frères Bernard et Josh et la soeur Ruby ont hérité de cette passion, mais seule cette dernière aura le talent pour y consacrer sa carrière, avant qu’elle ne l’abandonne. Douze ans plus tard, la fratrie s’est éloignée, Bernard fuit la justice en voyageant partout dans le monde, Josh travaille sur un chantier naval et Ruby est partie s’engager dans l’aide humanitaire en Afrique. Mais leur père se prend à rêver au retour de ses enfants, afin qu’ils puissent tous naviguer ensemble une dernière fois, le temps d’une dernière course, la Swiftsure.

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Le passé – Tessa Hadley

Une fratrie décide de passer trois semaines dans la maison de leurs grands-parents, sans doute pour la dernière fois puisqu’ils doivent décider de la vendre. C’est la maison de leur enfance, de leurs souvenirs de promenades et de jeux, de leurs complicités. Ils arrivent dans un tohu-bohu de voitures, de valises et de sacs de courses, les enfants crient, les adultes pestent, et tout ce petit monde s’entasse dans la maison mal entretenue, s’accommodant tant bien que mal des chambres poussiéreuses, des insectes et de la météo. Les vacances tournent au huis-clos, tandis que les secrets de famille refont surface…

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Expiation – Ian McEwan

Briony, treize ans, se rêve romancière. Elle pose sur le monde un regard teinté de mélodrames et d’intrigues, laissant libre court à son imagination débridée. Un jour d’août 1935, elle surprend sa grande soeur, Cecilia, avec Robbie, le fils d’une domestique. De confusions en malentendus, non avertie des complexités inhérentes aux relations adultes, Briony va se méprendre sur la nature de ce qu’elle observe. Une erreur aux conséquences dramatiques… Un roman brillant, dans lequel Ian McEwan aborde de façon remarquable l’essence du travail de l’écrivain, avec de longues réflexions sur l’inspiration, le pouvoir de la fiction, ou encore le rôle expiatoire de l’écriture. Mais ce sont également des pages explorant sans détours et avec une très grande justesse les méandres de la culpabilité et le poids du mensonge.

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Raison et sentiments – Jane Austen

Après la mort de leur père, deux soeurs privées d’héritage se voient contraintes de quitter leur demeure pour un petit cottage dans le Devonshire. Elinor et Marianne ne pourraient être plus différentes : l’ainée est raisonnable, réservée, pondérée, alors que sa cadette est impulsive,  fougueuse, et passionnément à la recherche d’un grand amour romantique. Toutes deux connaitront des peines de coeur, l’une obligée de quitter celui qu’elle aimait d’un amour semble-t-il réciproque mais non avoué ; l’autre n’hésitant pas à montrer ses sentiments, quitte à choquer les convenances, à celui qu’elle considère tout droit sorti d’un roman. Chacune fera l’amère expérience de ses défauts, et apprendra de l’autre dans ce roman délicieux qui se joue avec ironie de la société de l’époque. On est rarement déçu avec Jane Austen..!

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Le Moulin sur la Floss – George Eliot

L’histoire d’une soeur et d’un frère, aussi proches que profondément différents, dont la relation va être éprouvée par les années et les épreuves. À mi-chemin entre le roman social et le roman de moeurs, sur fond de vengeance et d’amours contrariées, voilà à nouveau un classique merveilleux, dense, très différent de l’excellent Middlemarch, car moins consensuel. Il y a une dimension presque mythologique dans cette dualité entre Tom et Maggie, qui sous-tend tout le roman. Au-delà d’une simple opposition du féminin et du masculin, la nature de leur relation, si pleine d’amour et de déception dans le même temps, est merveilleusement retranscrite dans toute sa complexité et sa richesse. Incapables de se libérer l’un de l’autre, ils ne parviennent pas davantage à se comprendre et à composer ensemble. Tandis que Maggie grandit et fait tourner les têtes, de nouveaux obstacles se dressent dans l’affection entre frère et soeur, et elle devra faire des choix cruciaux pour son coeur.

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Les trois soeurs – May Sinclair

Trois soeurs, Mary, Gwenda et Alice Carteret, vivent en compagnie de leur père, un vicaire acariâtre et tyrannique qui se venge sur ses filles de sa frustration d’avoir été quitté par sa troisième épouse. Il semble décidé à leur rendre la vie la plus misérable possible et vient de les déraciner en raison de l’inconduite de la plus jeune, Alice, pour vivre dans une petite bourgade du Yorkshire, Garth. Leur existence morne va tout à coup connaitre une lueur d’espoir en la personne du docteur Rowcliffe. Jeune et séduisant, il va déchainer la passion dans le coeur des trois soeurs, ainsi qu’une rivalité impitoyable. Un roman encore méconnu, qui explore la condition et la psyché féminine avec beaucoup de réalisme et de finesse.

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Le maître de Ballantrae – Robert Louis Stevenson

L’auteur de L’île au trésor et de Dr Jekyll et M. Hyde nous offre ici le parfait roman d’aventures ! Le roman s’ouvre en 1745, alors que Bonnie Prince Charlie cherche à restaurer la lignée des Stuart sur le trône d’Écosse. Lord Durrisdeer a deux fils : le frère aîné, James, qui porte le titre de Maître de Ballantrae et le cadet Henry. L’un d’eux devra aller se battre aux côté de l’héritier écossais, tandis que l’autre jurera fidélité au roi anglais, au cas où cela tournerait mal. Cela se jouera à pile ou face, et c’est James qui partira à la guerre, au grand dam de son père. C’est le début d’un récit d’aventures fourmillant de péripéties, qui nous emmènera de l’Écosse jusqu’en Inde en passant par l’Amérique du Nord, doublé d’une intrigue psychologique autour de la thématique de la malédiction familiale, portée par deux frères consumés par leur haine réciproque et un furieux désir de vengeance.

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Dans la forêt – Jean Hegland

Dans ce brillant roman dystopique, deux soeurs se retrouvent seules après le décès de leurs parents, et alors que les ressources essentielles sont venues à manquer, faisant péricliter la société toute entière. Si dans un premier temps elles s’attachent à conserver le lien avec leur vie d’avant, par le biais des études et de la danse, très vite elles s’aperçoivent que la situation est bien plus durable que ce qu’elles redoutaient. Elles vont petit à petit apprivoiser la forêt environnante et apprendre à y trouver tout ce dont elles ont besoin pour survivre. La tension psychologique est palpable tout au long du roman. On perd la notion du temps, et on se laisse emporter par ce huis clos intense et troublant au coeur d’une forêt foisonnante et intimidante.

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Nous étions les Mulvaney – Joyce Carol Oates

Chez les Mulvaney, il y a quatre enfants, Mike, Patrick, Judd et une seule fille, adorée de tous, la douce Marianne, touchée très tôt dans le récit par un drame qui viendra fissurer leurs liens. Joyce Carol Oates dépeint avec une grande puissance évocatrice cette famille enviée de tous qui vole en éclats, victime d’une société américaine encore étriquée, conventionnelle, enfermée dans une hypocrisie bien pensante. Avec une plume incomparable, précise et riche, elle dissèque les liens familiaux et ce qui sépare les êtres les plus intimement liés. J’ai adoré suivre ses personnages, plongés dans leurs tourments et leurs contradictions, héros maudits prisonniers de la souffrance du clan, qui vont devoir se reconstruire seuls, loin des autres, pour espérer un jour se retrouver et redevenir « les Mulvaney ».

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Et au milieu coule une rivière – Norman McLean

Dans ce récit autobiographique, Norman Mclean raconte sa famille et le Montana dans lequel il a grandi. Mais il raconte surtout son frère, Paul, ce cadet qui bientôt va dépasser l’aîné dans sa maîtrise de la pêche à la mouche, multipliant les exploits. Un frère solaire, bagarreur et irrésistible. Les années passent, Norman se marie et devient accaparé par d’autres soucis. Pourtant il entend des rumeurs sur son frère, sur ses problèmes d’alcool et ses dettes de jeu. Timidement, il essaie de lui en parler, mais comment aider quelqu’un qu’on ne comprend pas véritablement ? Ode à la nature, c’est surtout un roman sublime sur une relation fraternelle toute en pudeur, basée sur une passion commune élevée au rang de rituel, et de mode de communication.

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Virgin suicides – Jeffrey Eugenides

Cinq soeurs se suicident toutes en l’espace d’une année. Qu’y avait-il de particulier dans cette famille qui ne paraissait pourtant pas sortir de l’ordinaire ? Quel poison s’est répandu pour les conduire ainsi les unes après les autres au geste irréparable ? Car bien sûr, la réponse ne peut se résumer à quelque chose d’aussi simpliste que des parents trop stricts. Leurs jeunes voisins mènent l’enquête, eux qui ont passé leur temps à étudier les soeurs Lisbon comme des papillons sous verre, se posent toujours la question des années plus tard et entreprennent d’interroger toutes les personnes pouvant témoigner d’une part de la vérité. Un roman moite et étouffant, très éloigné de la célèbre adaptation cinématographique de Sofia Coppola.

Chronique détaillée de Virgin Suicides à retrouver ici

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Le pouvoir du chien – Thomas Savage

Dans le Montana des années 1920, un huis clos d’une tension rare entre deux frères. Tout oppose Phil et George Burbank. Le premier est grand, autoritaire, intelligent, mais aussi cruel, raciste et profondément intolérant. Le second est quant à lui trapu, timide et maladroit. Leur vie au ranch, réglée par Phil, était néanmoins équilibrée autour d’une dynamique longuement rodée, jusqu’à ce que George se marie avec Rose, veuve et mère d’un adolescent jugé peu viril par Phil qui va désormais leur faire vivre un enfer. Un récit psychologique rude et oppressant, aux allures de western…

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Soeurs – Daisy Johnson

Empruntant aux atmosphères lourdes et poissons de Laura Kasischke ou Shirley Jackson, ce roman raconte l’histoire de deux soeurs, Juillet et Septembre, qui entretiennent une relation fusionnelle. Juillet, la cadette, vit totalement sous la coupe de sa soeur, victime de ses sautes d’humeur et d’une emprise psychologique totale. Alors qu’elles ont quitté Oxford en compagnie de leur mère pour une demeure délabrée au bord de la mer, elles se trouvent livrées à elles-mêmes, errant dans cette étrange maison dont les murs semblent parler. Un huis clos réussi qui brouille les frontières entre rêve et réalité, passé et présent, et jette le plus profond malaise sur le lecteur.

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Le jour enseveli – Rosamond Lehmann

Deux soeurs, Madeleine et Dina, se retrouvent, après des années de silence et d’éloignement, pour un week-end à la campagne après la mort de Rickie, mari de la première et amant de la seconde. Le moment est venu pour elles de renouer, de mettre des mots sur les blessures du passé, sur les incompréhensions et les non-dits. Après ce début tout en gêne, le roman va à rebours, dans un mélange d’impressions et de souvenirs parfois un peu décousu. Si Rosamond Lehmann fait preuve d’une habileté inégalable et admirable dans sa peinture des tourments intimes de ses personnages, il faut admettre que c’est une lecture assez déprimante, sans doute inspirée par la souffrance de l’écrivaine elle-même et de sa relation avec le poète marié Cecil Day Lewis.

Chronique détaillée de Le jour enseveli à retrouver ici

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Le pays du Dauphin-Vert – Elizabeth Goudge

Trois enfants grandissent ensemble au XIXe siècle sur une petite île anglo-normande : Marianne, sa cadette Marguerite, et William, leur nouveau voisin, qui a une fâcheuse tendance à confondre les prénoms. Devenus en âge de se marier, la rivalité entre les deux soeurs se fait jour, et William, qui n’a jamais caché sa préférence pour Marguerite, commettra alors une erreur déterminante, bouleversant  leurs trois destins. Roman d’initiation, roman d’aventures, roman d’amour… il y a de tout cela dans ce chef d’oeuvre incomparable à lire absolument !

Chronique détaillée de Le Pays du Dauphin-Vert à retrouver ici

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Mais aussi : Les Frères Karamazov, de Fiodor Dostoïevski ; Quatre soeurs, de Junichirô Tanizaki ; Le tueur aveugle de Margaret Atwood ; Le dieu des petits riens d’Arundhati Roy ; Lesheureslointaines de Kate Morton ; Franny and Zooey de JD Salinger ; Le livre de Jonas de Dan Chaon ; La fin de la solitude de Benedict Wells…

J’espère que cette sélection vous inspirera de belles lectures !

4 commentaires sur “Les fratries en littérature

  1. Merci beaucoup pour cette sélection ! J’ai travaillé pendant 2 ans sur les liens familiaux dans les romans américains contemporains alors c’est un sujet qui me tient a cœur 🙂 d’ailleurs, si tu es à la recherche d’autres titres, il s’agissait d’Une bobine de fil bleu d’Anne Tyler (la reine de la famille), Les altruistes d’Andrew Ridker et Phénomènes naturels de Jonathan Franzen.

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